La ligne de temps : et si les jeunes mentent?
Dans une prise en charge du harcèlement, nous encourageons à commencer par des entretiens individuels. Lors de chaque entretien, seuls les faits sont notés. Suite, à ces entretiens, une ligne de temps du harcèlement (répétition des faits de malveillance) est construite à partir des notes.
Dans un second temps, les jeunes sont invités à entrer un à un dans la pièce pour compléter ou corriger la ligne du temps. On commence par la victime principale. Ce qui fait que le jeune qui nie les faits, le fait devant ses camarades qui viennent de les compléter, de les corriger.
Je conseille dès lors d’encourager le jeune qui refuse les faits à le faire avec précision. Sachant que tout ce qui se trouve sur la ligne du temps vient des notes des entretiens individuels, sachant que tout a été complété et corrigé par chacun des jeunes ici présents.
En proposant aux jeunes de partir d’un élément concret, précis, de la ligne du temps, et de le corriger avec précision, sans jugement, vous accompagnez le jeune à découvrir la répétition des faits (collectifs) auxquels il.elle a lui-même participé. Une fois que le jeune comprend qu’il s’agit de corriger la ligne du temps et non pas de l’accuser, nous pouvons observer que c’est un grand soulagement pour lui.elle de participer. Ainsi, on supprime les conflits d’égos, de culpabilité, pour entrer dans une construction simple et tenace, car elle va se positionner dans le temps.